17 janv. 2013

Santosha par Professor Hermorgénes


Santosha par Professor Hermorgénes,  extrait du livre Yoga para Nervosos, p : 155-156. Traduit pas Gabriela Nanni

Santosha cure l’impotence, les ulcères, l’insomnie, l’hypertension, la constipation, les allergies…enfin, toute maladie dont l’origine est la nervosité, l’insatisfaction, l’anxiété et l’appréhension.
Santosha signifie contentement.
Se contenter, c’est accepter ce que l’on a, y compris une ulcère, laquelle, on le sait tous, s’aggrave avec la tension psychosomatique. Si le malade communique avec elle et lui dit : « jusqu'à présent vous avez pu me faire peur, me garder dans un état d’alerte ou de souffrance, mais désormais je vous accepte, vous ne représentez plus grand chose pour moi », infailliblement vous irez mieux. Cette attitude psychique soulage la tension. La stratégie pour vaincre le mal est aussi cela ? Se contenter y compris avec l’état de carence, faillite, chute, crise…est la stratégie pour se libérer de tout cela. Utiliser santosha est le même que signer un traité de paix et, par conséquent, démoraliser l’ennemi. Contentement est soulagement, car il nous libère de l’anxiété afin d’obtenir la cure ou le triomphe. Notez bien : cela n’est pas la capitulation d’un lâche. C’est le calme de celui qui se sent fort.
Si pour vaincre un manque le contentement est précieux, pour maintenir un état de tranquillité il l’est encore plus. D’ailleurs, il n’y aura jamais la paix s’il y a le désir, y compris si notre désir c’est d’avoir la paix. Celui qui se consomme dans l'anxiété n’atteindra jamais le ciel. Une façon de tomber en enfer est devenir anxieux pour atteindre le ciel. Il y a un vouloir serein, sans lutte, sans tensions qui ouvre la porte de la victoire. Comprenez cela. 
Il n’y a pas plus grande richesse que le sentiment d’avoir suffisamment, de se contenter avec soi même, y compris avec celui que l’on n’est pas et que l’on n’a pas encore réussi à être.
Je connais beaucoup de gens qui ont perdu la santé exactement parce qu’ils avaient envie d’être en bonne santé et forts. Je connais des gens qui se sont perdus justement dans la lutte pour être sain et parfait.
Etre content malgré les adversités est le bon chemin pour se libérer. Ne vous laissez pas vaincre par vos infériorités. Ne permettrez pas que les défauts, les symptômes et les manques vous transforment en une personne anxieuse et faible. Rappelez-vous des nos dialogues sur les « normaux » et la normalité dans un niveau faible. Etre normal ne signifie pas être parfait.
L’envie d’avoir le dernier modèle de voiture, ou de mettre les vêtements à la mode, ou de voir votre nom figurer dans les rubriques sociales, crée beaucoup de problème de stress. Si la personne a les moyens financiers pour avoir l’objet de son désir, il est naturel qu’elle soit insatisfaite une fois qu’elle l’a obtenu. Et pourquoi, malgré cela, elle se retrouve tout à coup dans un état de terrible insatisfaction et déception !! Combler l’insatisfaction ne nous rend pas heureux. Ne pas avoir d’insatisfaction oui.
Si vous ne découvrez pas un moyen de vous sentir satisfait avec ce que vous faites, avec votre travail, par exemple, vous continuerez irrémédiablement insatisfait dans cet aspect de votre vie. Il n’y aura jamais de tranquillité pour le commandant du navire qui supporte mal son poste et qui souhaiterait plutôt être dans un hôpital à s’occuper de malades. C’est un malheureux parce qu’il n’est pas médecin. C’est un malheureux parce qu’il est un navigateur frustré…Un avocat très bien dans son métier est arrivé à un tel point de répulsion de son bureau qui, lorsqu’il est venu me voir, n’y était pas retourné depuis un mois. L’ambiance et son poste lui provoquaient des nausées, du vertige, de l’angoisse. Je n’ai pas cherché à savoir ce qu’il voulait être – banquier ou pêcheur, agriculteur ou militaire -, mais j’ai compris, sans doute, qu’il aurait aimé faire autre chose. Heureusement le lendemain il avait signé un traité de paix avec son poste. Il était content. Ses symptômes étaient disparus.
Peu importe votre métier, malgré ses mil défauts, si vous le souhaitez, vous découvrirez des milliers d’avantages. Le métier que vous désirez, soyez certain, en plus des nombreux points positifs que vous y voyez occulte aussi des nombreux points négatifs que vous ne voulez pas y voir.
Toute profession est toujours utile à des milliers et milliers d’êtres humains. Soyez bon dans votre profession, en le dédiant à Dieu et aux hommes.
Néanmoins, s’il est question d’une extrême inadéquation et si vous le faites par erreur, ou besoin, alors que vous êtes né pour l’art, il faut changer, mais faites-le sans anxiété, sans angoisse, sans précipitation.
Il ne faut pas confondre contentement et lâcheté. Ne confondez pas Santosha  avec le conformisme des faibles ou encore avec l’indifférence des bêtes. Si tous faisaient cette confusion, la civilisation s’arrêterait et le progrès serait impossible.
Satisfaction n’est pas le contraire du vouloir ferme, constant et serein des sages, mais est l’antithèse de la poursuite pressée, fiévreuse, rajasique, traumatique, tendue et anxieuse pour le succès dans tous ses aspects. 
Ce n’est pas une bonne affaire d’acquérir le pouvoir et des biens en échange de votre santé et de votre paix.  
Réflexion :
Mes limitations, mes défauts, mes incapacités, mes impuretés et mes imperfections, avec la grâce de Dieu et mon dévouement, seront surmontées. Pour cela, je ne dois pas me perdre dans l’anxiété et l’insatisfaction. Je m’accepte tel que je suis, car ce n’est qu’ainsi que je saurai qui je suis vraiment et ce que je dois changer en moi. Je me sens tranquille, calme, même si je me reconnais pauvre et imparfait. Lorsque je me contente, j’atteint la paix, et avec la paix, la guérison.  

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